Une vision d'avenir

George A. Savoy
Lucie Bruneau
Paul Savoy
Harolde J. Savoy
George M. Savoy
Caroline Savoy

En 1921, George A. Savoy, homme d'affaires respecté et membre du Club Kiwanis Saint-Laurent, apporte son aide à différentes oeuvres de charité, comme l'Aide aux infirmes, dont Madame Lucie Bruneau est présidente.

Au début des années 40, Madame Lucie Bruneau cherche des fonds afin d'établir un institut où les jeunes épileptiques pourraient vivre dans le calme et apprendre un métier. Elle a tôt fait de convaincre le Club Kiwanis de lui venir en aide et George A. Savoy est nommé directeur de la campagne de levée de fonds.

Le clergé insiste pour que cette oeuvre soit essentiellement catholique. Il faut se souvenir qu'à l'époque, l'Église jouait un rôle de premier plan dans la société et jouissait d'une influence considérable. L'oeuvre de Madame Bruneau était, comme la plupart des oeuvres de charité, sous l'entière gouverne du clergé.

George A. Savoy est indigné d'apprendre que cette institution sera réservée aux jeunes catholiques canadiens-français et manifeste une vive opposition à ce sectarisme. Ce projet lui tenant à coeur il promet à ses amis, qui ont si généreusement contribué à la campagne, qu'il fera tout en son pouvoir pour s'assurer que tous les jeunes seront admis, sans distinction de race, de langue ou de religion et que la direction de l'institut sera confiée à des personnes du monde des affaires ayant fait leurs preuves en tant qu'administrateurs.

Malheureusement, la pression est trop forte et Madame Lucie Bruneau ne peut prendre cet engagement. George A. Savoy se voit alors dans l'obligation de demander le remboursement des sommes que ses amis ont contribuées, remet sa démission et décide de mettre sur pied son propre projet.

En décembre 1942, nous sommes en pleine guerre. Lors du tristement célèbre débarquement à Dieppe, George A. Savoy perd un de ses fils, le Major Paul Savoy du Régiment des Fusilliers Mont-Royal.

Plutôt que de se laisser abattre par cet événement tragique, il poursuit ses démarches en vue de la construction d'un établissement non confessionnel pour épileptiques.

Foyer Dieppe

Le 12 novembre 1946, le projet devient réalité. En présence du juge en chef Sévigny, on inaugure le Foyer Dieppe. George A. Savoy prend la parole et explique que le foyer est un monument vivant à la mémoire de son fils, le Major Paul Savoy. Il représente avant tout l'espoir pour des centaines de jeunes épileptiques, l'espoir d'accéder à ces traitements spécifiques à leur état et à l'apprentissage d'un métier qui leur permettra de prendre la place qui leur revient dans notre société en tant que citoyens productifs. Il est entendu que le foyer sera ouvert à tous.

George A. Savoy décède en 1951, et son fils, Harolde J., lui succède à la direction du foyer poursuivant fidèlement l'oeuvre de son père.

Au début des années 70, la Loi sur les services sociaux et de santé transforme la vocation du foyer qui ne peut plus accueillir exclusivement des personnes épileptiques, mais doit aussi ouvrir ses portes aux handicapés physique et intellectuels. Le Foyer Dieppe devient alors le Centre d'accueil Foyer Savoy.

Cette situation incitera Harolde J. Savoy à obtenir les appuis nécessaires en vue de la création, en 1971, de la Fondation Savoy, se donne pour mandat de recueillir des fonds qui serviront uniquement à la recherche sur l'épilepsie.

Harolde J. Savoy décède en 1977, laissant en héritage à son fils George M. Savoy la responsabilité du foyer et de la fondation.

En 1988, après le départ des derniers pensionnaires, le Foyer Savoy ferme ses portes. Les immeubles et le terrain sont vendus au bénéfice de la fondation.

Les profits de cette vente et les intérêts accumulés ont permis de consacrer des sommes substantielles à la recherche sur l'épilepsie. Encore aujourd'hui, la Fondation Savoy est le seul organisme au Canada à se consacrer exclusivement à la levée de fonds pour la recherche sur l'épilepsie.

Pour les Savoy, l'épilepsie est devenue une cause familiale. Depuis George A. Savoy, la volonté de répondre aux besoins des personnes épileptiques et de faciliter leur intégration au travail, ainsi que de promouvoir la recherche, s'est transmise de génération en génération.

C'est d'ailleurs afin de préserver cette tradition qu'en 1991, l'actuel président, George M. Savoy, a invité sa fille Caroline à se joindre au conseil d'administration.

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